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Dix images contre l’abandon

Le nombre de chats errants peuplant nos villes et nos campagnes est tel que l’on s’est peu à peu habitué à leur présence. A tel point que parfois, certaines personnes ne les remarquent même plus tant cette réalité est devenue tristement banale. C’est oublier un peu vite que le « chat errant » est une race qui n’existe pas mais qui, mis à part quelques chats égarés, est toujours le résultat d’un abandon initial dont un humain est (ir)responsable !

Des raisons souvent futiles

Oh bien sûr, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier. La vie réserve parfois de bien mauvaises surprises et personne n’est à l’abri d’un coup dur. Certaines situations peuvent justifier le fait de se séparer de son animal malgré tout l’amour qu’on lui porte. Mais dans ces cas-là, les personnes vont chercher la meilleure solution pour qu’il ait une vie meilleure que ce qu’elles peuvent encore lui offrir. Non… le chat errant n’est généralement pas issu de cet abandon-là !

L’abandon qui débouche sur l’errance est le plus souvent le fait d’une personne qui a pris un animal impulsivement (un chaton, c’est siiiii mignon !), sans réfléchir à l’engagement que cela représente. Ah oui, on ne vous avait pas prévenu ? Un animal a besoin qu’on s’occupe de lui et nécessite certains aménagements dans le confort de votre petite vie jusque-là égocentrée. Hé oui !

Les raisons futiles de s’en débarrasser ne manquent pas : perte de poils, meuble griffé, pipi hors du bac, chat trop peu câlin ou au contraire trop pot-de-colle (si je vous assure, c’est une excuse déjà croisée), coûts de nourriture ou de soins trop élevés, vacances, mariage, divorce, naissance, déménagement… tout y passe ! A la moindre embûche, on jette l’animal comme un vieil objet encombrant.

Des naissances non désirées

Et tandis que ces chats souffrent et crèvent à petit feu en rue dans l’indifférence quasi générale, d’autres personnes ne stérilisent pas leurs chats et continuent à laisser naître des portées dont elles se débarrasseront… plus ou moins dignement (ou pas).

On les distribue à tour de bras sur Internet, sur les réseaux sociaux ou dans le voisinage, sans s’interroger sur le sérieux des gens qui les accueilleront. Ne font-ils pas partie des impulsifs décrits plus haut, qui les abandonneront à la moindre difficulté ? Mais que vous importe, pourvu qu’ils vous débarrassent de ces chatons dont ne voulez pas, n’est-ce pas ? Et même si ce sont vraiment des gens bien, ces 4, 5, 6 chatons que vous aurez laissé naître sans les désirer en condamneront autant d’autres qui ne trouveront pas preneurs car il y a davantage de naissances que d’adoptants. En donnant "les vôtres", vous en tuez d’autres. C’est ça la froide réalité. Elle est mathématique.

Ou bien on les jette, eux aussi. Loin des yeux, loin du cœur, c’est tellement facile ! Et tant qu’à faire, parce que c’est bien plus drôle, sans leur laisser une chance de s’en sortir : lieu désert, aire d’autoroute, poubelle fermée, caisse enrubannée de collant… les abandonneurs qui n’assument pas leur acte ne manquent jamais d’imagination.

Comment le chat abandonné le vit-il ?

Et bien... très mal. Vous en doutiez ?

Si c’est un nouveau-né ou même jeune chaton, la question ne se pose même pas : il n’a pas les moyens de lutter seul pour survivre et agonisera quelques semaines avant d’être délivré par la mort.

Le chat adulte qui a vécu au sein d’un foyer vivra toujours son abandon comme un grand traumatisme. Sa vie sera désormais rythmée par le stress, la peur voire la dépression. Certains se laissent même mourir. A cela s’ajoute le fait qu’il n’est pas armé pour affronter la vie extérieure :

Un chat de maison vit en moyenne 18 ans. Un chat né errant, 4 ans. Un chat qui a eu un foyer et est abandonné… a une espérance de vie moyenne de 4 mois seulement.

Et cette envie irrépressible de demander : "C’était pourtant le chaton que vous aviez choisi et que vous avez aimé ! Alors expliquez-moi…"

 

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