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Mon chat a peur des inconnus, que faire ?

Votre chat file se terrer sous le lit ou le canapé dès qu’un inconnu franchit la porte ou même dès qu’il entend la sonnette retentir ? Ce comportement n’a rien d’anormal. Mais que faire pour apaiser progressivement ses craintes ?

Le chat est par nature un animal méfiant. Il est donc tout à fait logique que la plupart d’entre eux se méfient des inconnus. Si certains chats sont très sociables et se frottent volontiers aux jambes de vos invités, en quête de caresses, d’autres sont a contrario particulièrement peureux.

La probabilité d’avoir un chat peureux est plus importante si le chat n’a pas été sociabilisé et habitué à voir du monde dès son plus jeune âge, ou s’il a un passé traumatisant avec l’humain (abandon, maltraitance, situation effrayante …)

Faut-il intervenir ?

La première chose à faire est d’évaluer la situation.

Si votre chat court se cacher lors du passage du facteur, d’un livreur ou de l’agent qui vient relever votre compteur électrique, ne vous mettez pas martel en tête : la situation est éphémère et il n’y a aucun enjeu à ce que minou devienne copain avec le facteur. Laissez-le tranquille.

Par contre, pour la famille et les amis qui passent régulièrement et restent parfois de longs moments, vous êtes sans doute mal de savoir votre chat aplati sans bouger dans son coin des heures durant, parfois sans oser se mettre à découvert pour boire, manger, aller à la litière. Et puis vous êtes quand même un peu frustré que vos proches ne puissent pas admirer votre minou-chéri, avouez-le !

Dans la plupart des cas, vous allez pouvoir remédier progressivement au problème, à condition d’utiliser la bonne méthode.

Ce qu’il ne faut pas faire

Surtout, ne forcez jamais votre chat ! Rappelez-vous que sa méfiance est un comportement normal : dans la nature, elle peut lui sauver la vie. Forcer le contact peut déboucher sur de l’agressivité « de défense ». Mais surtout, vous entraînez chez lui un état de stress. Résultat : il associera désormais la visite d’inconnus à une expérience désagréable, ce qui renforcera son envie de fuir la prochaine fois. Exactement l’inverse du le résultat escompté.

De la même manière, tâchez de ne pas trop délaisser votre chat malgré les invités, surtout si ceux-ci restent longtemps. Il associerait ces visites à une sorte d’abandon temporaire peu agréable. Essayer d’avoir avec lui une relation la plus habituelle possible.

Evitez également d’adopter une attitude de renforcement de sa crainte. Croyant bien faire, vous tentez d’attraper votre chat qui se terre sous le lit afin de le prendre dans vos bras, le cajoler et lui montrer que vos invités ne sont pas méchants ; vous craignez sa réaction, votre voix est inquiète… C’est totalement contre-productif. En faisant ça, vous lui faites passer un message : il y a bel et bien une raison d’avoir peur.

C’est, au contraire, l’idée que tout est normal que vous devez transmettre par votre comportement.

La bonne attitude

La pièce où sont vos invités

Tout d’abord, assurez-vous que le chat dispose de cachettes qui lui serviront également de postes d’observation. Il pourra ainsi jauger la situation et déterminer s’il y a vraiment un danger avant – éventuellement – de se mettre à découvert. De la même manière, ménagez-lui une zone de retraite (par exemple la porte d’une autre pièce laissée ouverte) où il puisse s’enfuir si un bruit ou un geste lui faisait peur. L’objectif est qu’il ne se sente pas acculé afin de diminuer son stress.

Votre chat est réfugié dans une autre pièce

Après avoir accueilli vos visiteurs, dirigez-vous vers la pièce où se cache votre loustic. Evidemment, ce sera plus facile « d’abandonner » vos invités si vous ne vivez pas seul(e) ou si ce sont des gens suffisamment proches pour que vous puissiez les laisser 10 minutes en leur expliquant la raison.

Asseyez-vous par terre et proposez-lui une séance de jeu (par exemple avec un plumeau) tout en lui parlant. N’essayez pas de l’attraper ou de le faire sortir à tout prix de sa planque ; contentez-vous d’agiter le plumeau sans faire de geste brusque. L’objectif est double :

Si vous avez un autre chat moins peureux (et avec lequel votre « planqué » s’entend bien), vous pouvez l’emmener avec vous pour cette séance de jeux. Il devrait rapidement se prêter à l’exercice et donner l’exemple. Cela renforcera chez le craintif le message que tout va bien.

Au bout de 10 minutes, votre petit trouillard devrait être un peu plus décontracté. Jouez encore 2 ou 3 minutes puis sortez de la pièce. Vous pourriez avoir la surprise de voir votre chat montrer le bout de son nez un peu plus tard… ou pas. Ça ne marchera pas nécessairement du premier coup, renouvelez l’opération chaque fois que vous aurez des invités. Un jour, ses craintes devraient s’envoler pour de bon.

Votre chat se montre… de loin

Dans un premier temps, demandez à vos invités d’ignorer le chat et de se comporter normalement. Si tout le monde se met à le fixer droit dans les yeux, ce n’est pas ça qui va le rassurer.

Laissez-le s’approcher à son rythme et conserver la distance de sécurité qu’il estime nécessaire. Quand il comprendra que ces inconnus ne sont pas une menace pour lui, il s’approchera (peut-être). S’il est assez détendu pour accepter de jouer avec vous, proposez à l’un de vos invités de jouer également, tout en restant assis (s’il se lève, son mouvement et sa posture dominante feront fuir le chat).

L’un de vos visiteurs peut aussi laisser pendre nonchalamment son bras tout en continuant la conversation mine de rien. Il est possible que minou – curieux comme il est ! – s’approche progressivement pour renifler la main inconnue. Cette main doit le laisser faire, sans tenter de mouvement sous peine de voir le chat disparaître aussitôt. Si le chat s’enhardit, la « main » peut avancer un doigt tout doucement pour le caresser sous le menton.

Les enfants

S’il y a des enfants parmi ces « inconnus qui font peur », les choses se compliquent. A fortiori si votre chat n’est pas habitué à ces mini-humains qui gesticulent et qui crient. D’autant que la plupart des enfants sont attirés par les animaux et que leurs premiers réflexes seront de ne pas quitter le chat de yeux et même d’aller vers lui.

Ne sous-estimez pas l’intelligence des enfants ! Expliquez-leur (ou mieux, leurs parents avant d’arriver chez vous) ce qu’il faut faire et ne pas faire s’ils veulent avoir une chance de voir l’animal et peut-être de l’approcher.

Si l’âge ou la personnalité de l’enfant ne permet pas de lui expliquer les bonnes attitudes et d’espérer qu’il les applique, peut-être vaut-il mieux laisser le chat se cacher et ne pas tenter de l’amadouer cette fois-ci. S’il devait avoir trop peur, cela pourrait ruiner vos tentatives ultérieures avec des invités plus calmes.

Bien entendu, si le chat finit par accepter le contact avec l’enfant, surveillez-les de près. Un enfant peut facilement avoir un geste inadéquat en essayant de prendre le chat ou l’attraper par la queue par exemple. Si le chat a mal ou a peur, il pourrait mordre ou griffer. Si cela arrivait, éloignez-le chat mais ne le grondez pas. Il ne comprendrait pas (c’est pour lui un simple geste d’auto-défense, quoi de plus normal ?) et cataloguerait les enfants, voire tous les visiteurs, comme source d’expérience désagréable, renforçant sa peur et son agressivité vis-à-vis d’eux.

Conclusion

Vous aurez compris que familiariser votre chat aux inconnus est possible si votre comportement et celui de vos invités transmettent le signal que tout va bien, qu’il n’y a pas de danger. Evidemment, la méthode ne marchera pas nécessairement du premier coup. Et même dans ce cas, elle devra être renouvelée lors des prochaines visites, jusqu’à ce que le chat ne craigne plus les nouvelles têtes.

Il n’y a pas non plus de miracle : si vous vivez calmement en couple et que tout à coup, vous avez une assemblée de 8 personnes discutant bruyamment et riant à qui-mieux-mieux, il ne faut pas non plus trop en demander. Ce n’est peut-être pas le moment le plus opportun pour réussir.