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Aux fêtes, chat tombe mal !

Que ce soit pour Noël ou à n’importe quelle autre occasion, offrir un chat – ou tout autre animal de compagnie – peut être la meilleure ou la pire des idées. C’est en tout cas un cadeau qui ne se décide pas à la légère, et qui ne peut en aucun cas s’imposer au futur propriétaire par surprise. Cet article vous donne quelques clés pour un cadeau responsable qui ne prenne pas son destinataire au dépourvu. Un animal n’est pas un simple bien de consommation que l’on peut renvoyer sans frais par la Poste s’il ne convient pas, ou que l’on peut jeter lorsque l’on s’en lasse. C’est un être vivant et sensible qui engage celui qui le reçoit pour longtemps.

Attention à la fausse bonne idée

L’arrivée d’un compagnon à 4 pattes peut être une chose merveilleuse mais va obligatoirement chambouler la vie de famille. Ce petit être demande de l’attention, des séances de câlins et de jeu, oblige à une présence qui entrave une certaine liberté de mouvement, entraîne des frais parfois non négligeables, demande une organisation spécifique en cas d’absence …

Ce n’est pas parce qu’un membre de votre famille ou un ami a déjà évoqué son envie d’adopter un animal que l’idée a totalement fait son chemin dans son esprit et qu’il est réellement prêt à en accepter les contraintes. Il ne faudrait pas que votre cadeau « si original et craquant » ne soit en réalité vécu comme un cadeau empoisonné.

Sachez que les animaux offerts « pour faire une belle surprise » sont plus souvent abandonnés que ceux qui sont choisis et désirés par leur propriétaire.

Bonne idée, mauvais timing

Pour le maître

Même si vous avez la certitude que le destinataire de votre cadeau en sera très heureux, accueillir un chat nécessite de préparer son nouveau foyer : gamelles, nourriture, litière, paniers, jouets, arbre à chat sont autant de matériel à se procurer avant d’adopter. Une personne qui reçoit un chat sans l’avoir anticipé n’est pas équipée pour l’accueillir dans de bonnes conditions. Dans l’hypothèse où elle a déjà des chats, l’introduction d’un félin supplémentaire demande à multiplier toutes ces ressources afin que la cohabitation démarre le mieux possible.

L’habitation du futur « parent de chat » a peut-être également besoin d’être réaménagée, ou sécurisée pour éviter tout accident : système anti-chute dans le cas d’un balcon, sécurisation des fenêtres oscillo-battantes, etc. Tous ces aménagements s’improvisent difficilement. Ils supposent également que le propriétaire ait accepté l’idée d’abandonner certains aspects esthétiques de son logement.

L’arrivée surprise d’un nouveau compagnon risque aussi de perturber les plans du nouveau maître, dont vous n’aviez pas connaissance : animal déjà choisi ailleurs, difficultés financières temporaires, nouveau canapé sur lequel il ne supporterait pas une griffe, départ en vacances imminent, travaux programmés dans la maison… nombreuses sont les situations où le chat ne sera pas le bienvenu à ce moment précis. Et s’il a vocation à remplacer un minou malheureusement disparu, peut-être le propriétaire n’est-il pas (encore) prêt à s’engager dans une relation avec une autre frimousse à vibrisses.

Pour le chat

On le sait, le chat est un animal très attaché à son environnement et à ses habitudes. Changer de territoire et perdre ainsi tous ses repères est sans doute pour lui le plus gros chamboulement que l’on puisse imaginer et source d’une énorme anxiété.

Aussi, débarquer dans un nouveau foyer en pleine période de Noël est une situation extrêmement stressante. Convives, effervescence, éclats de voix et rires bruyants, enfants surexcités, lumières multicolores, avalanche d’odeurs, musique voire feux d’artifices dans le pire des cas sont pour lui autant de sources de stress, de peur et d’anxiété dans un moment où son déménagement forcé le rend déjà très vulnérable. Voilà une bien mauvaise façon d’entamer sa nouvelle vie : tous les éléments sont réunis pour que ça se passe mal.

L’enfermer dans une pièce-refuge comme on le recommande lors de l’accueil d’un nouveau chat ne sera pas suffisant dans le cas présent pour lui éviter ce mauvais moment. L’ouïe et l’odorat du chat sont très développés et croire qu’il y sera à l’abri de cette ambiance de fête qui l’angoisse serait un leurre.

Il faut savoir qu’une introduction ratée peut parfois avoir de lourdes conséquences à long terme en entraînant des problèmes comportementaux durables (voire de réels soucis de santé) liés au stress du chat. Qui invariablement déteindront sur le maître et sur la relation qu’il aura avec son animal.

Et donc, pas de chat-cadeau ?

Cette idée n’est pas nécessairement à écarter. Bien entendu, si recevoir un chat est une demande clairement exprimée par le futur propriétaire, cela ne pose pas de problème. C’est le chat-surprise qui en est un. Néanmoins, une adoption est une rencontre. Le chat doit convenir au propriétaire… et vice-versa ! Il est donc important que le destinataire puisse choisir son animal lui-même. Outre le look du chat qui est peut-être important pour lui, la personnalité, le comportement et les besoins spécifiques à chaque chat sont des éléments à prendre un compte pour un bon choix qui rendra à la fois le chat et le propriétaire heureux.

Il vaut mille fois mieux, pour toutes les raisons évoquées dans cet article, offrir un cadeau évocateur qui permettra à la personne de décider elle-même de l’adoption ou non, et de choisir celui qui sera son compagnon de vie durant 10, 15 ou 20 ans ! Le plaisir qu’elle ressentira en recevant votre cadeau n’en sera pas amoindri et garantira une adoption plus responsable.

Vous pouvez par exemple emballer un jouet pour chat ou une boîte de nourriture, ou encore offrir un chat en peluche ou un objet à l’effigie d’un chat, que vous accompagnerez d’un petit message explicatif et, pourquoi pas, de quelques photos de chats. Offrir un « bon à valoir » pour une future adoption en refuge est aussi une excellente idée !

Le cas spécifique des enfants

« Je voudrais un petit chaaaat ! ». Recevoir un chien ou un chat fait bien souvent partie des demandes des enfants. Cela fait des mois qu’il vous supplie et vous vous apprêtez à craquer devant son insistance.

Avoir un animal de compagnie est très enrichissant pour l’enfant. Ce petit compagnon stimule la psychomotricité des tout-petits, apporte à l’enfant des moments récréatifs, devient son confident, augmente sa confiance en lui, développe son sens des responsabilités (à condition bien sûr de l’y sensibiliser), et augmente son bien-être de manière générale.

Prenez votre temps avant de céder et réfléchissez bien !

Il est certain que votre enfant sautera de joie en découvrant le regard de celui qui partagera désormais sa vie et pourrait même fondre en larmes d’émotion. Néanmoins, avoir un animal peut être une lubie passagère dont l’enfant se lassera rapidement.

L’enfant en bas-âge pourra se voir confier de petites responsabilités sous votre supervision : vous aider à nourrir le chat, vérifier s’il a à boire, etc. Plus tard (vers l’âge de 10 ans), il pourra se voir confier des responsabilités de manière plus autonome en veillant lui-même à tenir ses engagements (ce que vous ne manquerez pas de contrôler tout de même).

Mais inutile de s’en conter : même s’il vous le promet en toute sincérité, aucun enfant n’est capable d’assumer à 100% un animal avec tout ce que cela implique, sans oubli, sans jamais rechigner. Une fois adolescent, cette responsabilité risque même d’être pesante pour lui, à un âge où les groupes d’amis et les premiers émois amoureux sont en tête de liste des préoccupations.

En résumé, c’est principalement vous (et toute la famille) qui supporterez les contraintes liées à ce cadeau durant toute la vie de ce petit « chat-cadeau » devenu grand. Aussi, une adoption pour satisfaire un enfant ne peut s’envisager que si vous en avez bien mesuré toutes les implications et si toutes les personnes du foyer sont d’accord.