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Chenilles processionnaires : danger pour nos chats


Avec les beaux jours, nous assistons au retour des désormais tristement célèbres chenilles processionnaires. En Belgique, la saison démarre généralement en mai. Mais lorsque l’hiver est doux et la météo clémente en début de printemps, elles peuvent éclore plus tôt. Ces chenilles aux poils terriblement urticants sont un véritable danger pour nos chats.

Les processionnaires sont en réalité les chenilles d’un papillon de nuit : le Thaumetopoea processionea (processionnaire du chêne) ou le Thaumetopoea pityocampa (processionnaire du pin). Ce n’est que dans une phase de développement avancé (après la 3e mue, peu avant de devenir papillon) que leurs poils deviennent urticants. Elles vivent dans les arbres (pins ou chênes, selon les espèces) puis, l’été venu, elles s’enfoncent dans le sol pour se métamorphoser en papillon.

Quel danger ?

Agglutinées dans leur nid ou se déplaçant à la queue-leu-leu (généralement la nuit, pour se nourrir), les chenilles processionnaires constituent un vrai parc d’attraction pour nos félins.

Mais le contact avec le nez ou la bouche des curieux peut causer des lésions importantes, des nécroses pouvant aller jusqu’à la perte de la langue. Si le chat ingère des poils urticants, ceux-ci peuvent provoquer de graves difficultés respiratoires qui peuvent le tuer.

Aussi, le contact avec des chenilles processionnaires constitue une urgence vétérinaire !!

Identification et gestes préventifs

Le premier réflexe à avoir est évidemment préventif. Surveillez les arbres et arbustes autour de votre maison. Les jeunes chenilles sont oranges à longs poils (voir photo ci-dessus) non encore urticants. Après la 3e mue, elles deviennent grises avec une ligne dorsale de couleur rouille pour celle du pin, noire avec des taches orangées pour celle du chêne.

Identifier les chenilles est périlleux pour le néophyte. Distinguer par exemple la processionnaire du chêne (à gauche) de la lithosie quadrille (à droite) n’est pas aisé, avouez-le ! Or, si la seconde est effectivement légèrement urticante, c’est sans commune mesure avec la processionnaire. En réalité, elle est plus dangereuse pour vos choux que pour vos chats. :-)

Le plus souvent, c’est la présence du nid des chenilles processionnaires qui les trahit. Les branches se couvrent de fils ressemblant à des cheveux d’ange, se rassemblant en cocon à l’endroit du nid proprement dit. Ce dernier peut atteindre une taille impressionnante !

Vous pouvez aussi placer des pièges à processionnaires [vidéo Youtube] sur vos arbres. Ceux-ci consistent à enserrer le tronc avec un anneau qui forme une rigole. Les processionnaires descendent dedans et sont dirigées vers un orifice prolongé par un tuyau. Celui-ci est relié à un sac plastique dans lequel les chenilles entrent en file indienne – comme il se doit pour des processionnaires – et dont elles ne peuvent plus ressortir. Attention : dès les premières captures, mieux vaut manipuler le dispositif en manches longues et avec des gants jetables.

Si vous repérez des chenilles processionnaires dans votre jardin ou dans les environs, empêchez immédiatement votre chat de sortir avant même de penser à éliminer les intruses.

Ne cherchez pas à les éliminer vous-même ! D’une part, les insecticides sont inutiles : les chenilles mortes demeurent urticantes et les nids sont aussi remplis de poils. D’autre part, l’utilisation de certaines méthodes tels que brûleurs ou nettoyeurs haute pression ont pour effet de projeter des poils partout et de les disséminer, ce qui aggravera le problème et pour longtemps. Faites appel aux services communaux ou aux pompiers qui, munis de protections vestimentaires adéquates, élimineront chenilles et nid.

Dernier point : en attendant les professionnels, ne laissez pas sortir non plus vos enfants et évitez de faire sécher du linge à l’extérieur. Le moindre coup de vent peut disperser des poils qui, parce qu’ils sont munis d’un crochet à leur extrémité, s’accrochent facilement dans les tissus.

Les premiers symptômes

Les premiers signes d’un contact avec une chenille processionnaire pourraient bien paraître anodins. Gêné par les démangeaisons, le chat peut se gratter frénétiquement et se lécher. Ce faisant, malheureusement, il répand les poils urticants sur son pelage et sa langue.

C’est à l’intérieur de sa bouche que les symptômes évidents peuvent être repérés rapidement. Il salive, bave, peut éventuellement vomir, les muqueuses gonflent, la langue enfle, elle devient grise en tout ou partie. Si vous ne réagissez pas rapidement, la nécrose se développe pouvant aller jusqu’à la perte de la langue.

Un autre signe qui doit aussi vous alerter est une difficulté à respirer. Des spasmes peuvent parfois aussi être observés.

Mon chat a touché des chenilles, que faire ?

Surtout, ne frottez pas !! Vous étaleriez les poils urticants. Rincez à grande eau les zones touchées (protégez-vous les mains et les bras), en essayant de ne pas céder à la panique car vous la communiquerez au chat ce qui ne rendra pas la douche plus facile.

Ne laissez pas votre animal boire ou manger, il pourrait avaler encore plus de poils urticants.

Téléphonez d’urgence à votre vétérinaire et rendez-vous chez lui au plus vite. Il apportera les soins nécessaires pour limiter les effets urticants. Il nettoiera les parties touchées et administrera généralement des antihistaminiques et/ou des corticoïdes. Eventuellement, le traitement sera complété par un pansement gastrique.