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Gare aux épillets !

La belle saison est synonyme du retour des épillets. Aussi jolies puisse-t-on trouver les graminées dont ils sont issus, ces débris végétaux représentent néanmoins un risque sévère pour la santé de nos animaux.

Qu’est-ce qu’un épillet ?

Les épillets sont ces petits épis qui se détachent de certaines céréales mais aussi de nombreuses graminées sauvages dès que ces plantes sèchent. On les retrouve donc partout où la nature trouve un petit coin de liberté pour s’exprimer : champs, prairies et pelouses mais aussi, dans les zones plus urbanisées, dans tous les endroits entretenus moins régulièrement.

C’est la physionomie de l’épillet qui le rend dangereux.
La base se présente comme une pointe dure et rigide, au point parfois d’être perforante. Elle est le point de départ des glumes et glumelles, disposées en éventail. Chez certaines plantes, telles que la fétuque par exemple, les grumelles ont une surface très abrasive qui permet à l’épillet de s’accrocher facilement et fermement à toutes sortes de surfaces (vêtements, chaussures, poils d’animaux …) Une fois l’épillet bien « arrimé » à sa surface d’atterrissage, il ne se déplacera que dans un sens, sa forme en éventail l’empêchant de reculer.

Quel danger pour l’animal ?

Les épillets peuvent entrer par tous les orifices : narines, oreilles, yeux, anus, parties génitales, creux entre les coussinets, bouche. De plus, grâce à leur tête rigide, ils arrivent même à perforer la peau et à s’y incruster.

Comme il progresse toujours dans le même sens (et rapidement !), l’épillet va s’enfoncer de plus en plus dans le corps de l’animal, provoquant infection et abcès avant d’évoluer vers des problèmes de santé plus graves si le problème n’est pas détecté et identifié au plus vite.

Les gestes de prévention

On retrouve des épillets partout, même s’ils sont davantage présents à la campagne. Il est donc très difficile d’adopter des mesures de prévention. Mais quelques habitudes peuvent limiter les risques.

Certaines personnes préconisent également de tondre les animaux à poils longs comme mesure préventive contre les épillets. Nous le déconseillons. La structure des poils de l’animal, avec sa sous-couche de duvet, est un excellent isolant. Tondu, votre animal souffrira davantage de la chaleur. De plus, ainsi exposée « nu » au soleil, il risque de développer des problèmes dermatologiques voire un carcinome (cancer de la peau).

Quels sont les signes qui doivent vous alerter ?

Selon l’endroit où l’épillet s’est logé, il est possible de soupçonner sa présence si vous observez que votre animal :

Bien entendu, il peut y avoir de nombreuses autres causes à ces symptômes mais qu’ils soient dus à un épillet ou à une autre source, ils méritent votre attention. Une inspection attentive de votre animal s’impose, voire une visite chez le vétérinaire si cela perdure plus d’un jour ou deux.

En effet, si l’épillet a déjà progressé profondément dans un orifice, vous ne le verrez pas. Seul l’examen d’un vétérinaire, éventuellement doublé d’une technique d’imagerie médicale (une échographie, par exemple), sera à même de révéler la présence de l’intrus.

Que faire en cas d’épillet ?

Si vous repérez un épillet, ne tentez surtout pas de l’extraire vous-même (sauf bien sûr s’il est encore à la surface des poils, cela va de soi) !

Souvenez-vous : la structure de l’épillet l’empêche de reculer et sa surface peut être fort abrasive voire coupante. En essayant de l’enlever, non seulement vous risquez de blesser encore plus votre animal, mais il y a de forte chance que la seule chose à laquelle vous parviendrez sera de fragmenter le petit épi. Vous ne pourrez jamais être certain qu’il ne reste pas un morceau à l’intérieur.

La seule chose à faire est de vous rendre chez le vétérinaire sans tarder. En effet, un épillet non pris en charge pourrait entraîner de graves séquelles car il est capable de percer des organes ! Parmi les séquelles possibles, selon l’endroit où l’épillet a pénétré :

On comprendra que localiser un épillet – voyageur par définition – n’est pas aisé, même pour le vétérinaire. De plus, si l’épillet a cheminé très loin à l’intérieur du corps, l’extraire peut imposer une anesthésie locale voire générale de l’animal. Raison de plus pour ne pas prendre le sujet à la légère !